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A propos d'Ariel Daunizeau

Ariel Daunizeau est née Edith Bentéjac, le 6 avril 1930 à Strasbourg dans le Bas-Rhin, et morte le 12 janvier 1994 à Arcachon.

Son père, Jean Bentéjac, totalement germanophone, s’y était rendu avec son épouse Edith, née Valentin, pour y créer une succursale de la société hollandaise Philips…

Quelques années auparavant, le Lieutenant Jean Bentéjac du 2e régiment de dragons, revenu à la vie civile après la grande guerre, avait monté un orchestre avant de travailler pour Philips dans la région de Pessac…
L’appel de la carrière militaire l’amena à se réengager à Strasbourg tout en continuant de travailler pour Philips.

A peine la petite Edith venue au monde, alors qu’elle n’avait que six mois, toute la famille repartit à Pessac.

Là son père Jean passe sa vie entre courses automobiles et parties de Polo… Puis, en famille, lui au violon, son épouse au chant et au piano Jacqueline Leppert la marraine de la petite Edith, jouent régulièrement ensemble pour le plus grand bonheur de leur dernière enfant, tandis que les deux aînés, faux jumeaux, préféraient vivre l’intensité de leur gémellité, seuls à l’extérieur de la maison…

C’est ainsi que le goût de la musique et du chant s’instille peu à peu dans la petite Edith qui allait devenir un jour « Ariel » …

La situation idyllique prend fin avec le bruit des bottes allemandes…

La famille se réfugie alors à Marcillac, un havre de paix dans les Charentes, pour éloigner les enfants du tumulte de la guerre… Deux jours avant l’Armistice du 22 juin 1940, le Lieutenant Jean Bentéjac, réengagé dans le 2e RD, meurt tué par les allemands…

Edith, devenue pupille de la Nation, gardera ce souvenir douloureux tout au long de sa vie.

Avec les encouragements de sa marraine Jacqueline Leppert, Edith entre alors au Conservatoire de Bordeaux pour y suivre de multiples enseignements.
Elle y apprend le violon, les Arts Dramatiques et l’Histoire de la musique, mais surtout en ressort avec une 1ère médaille de solfège, un 1er prix d’opéra, un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant.

Mariée très jeune (17 ans) à Michel Daunizeau, fils du Bâtonnier de Bordeaux, elle entreprend de partir pour Paris pensant « attaquer » une carrière de chanteuse d’opéra…

Les places sont chères et il n’est pas si facile de décrocher une audition…

Alors, bénéficiant d’un physique avantageux et pour patienter en attendant « sa chance », Edith se choisit un nom de guerre, un nom de scène… Un prénom en fait, son nom de femme mariée lui convient parfaitement, mais, toujours conditionnée par son enfance, elle choisit un prénom biblique, un ange vengeur, le Lion de Dieu : Ariel !

Ainsi commencent dix années de mannequinat de Haute-Couture pour d’illustres maisons telles que Balmain, Lanvin, Dior et d’autres… Moult prix d’élégance automobile viennent également émailler cette période durant laquelle elle n’arrêtera jamais de travailler son chant…

Les années de mannequinat s’entrecoupent régulièrement de sa vraie passion, l’Art Lyrique, et Ariel se produit çà et là sur diverses scènes régionales jusqu’à tenter une première fois sa chance : en 1963, elle monte à Paris pour passer une audition d’entrée à l’Opéra de Paris, l’audition n’a pas lieu.

Puis en janvier 1965, arrive enfin le moment tant attendu : l’audition triomphale. Elle signe son premier engagement en tant qu’artiste de premier plan dans la troupe de l’Opéra de Paris.

Ariel, est déjà mère 6 fois, ce qui lui vaut des titres de presse tels que « La cantatrice aux 6 enfants ! »…

Puis tout va très vite : un ou deux rôles secondaires, Frasquita (Carmen), Flora (La Traviata), puis à la faveur d’évènements provoqués par le destin, alors qu’un célèbre baryton trouve la mort et que la cantatrice qui doit jouer Antonia (Andréa Guiot) se trouve grippée, la chance arrive enfin, en 1966. Ariel prend le rôle au pied levé dans les Contes d’Hoffmann à l’Opéra-Comique… Ce rôle qu’elle chanta souvent avec Christiane Eda-Pierre lui apporte un succès triomphal et marque le début d’une fulgurante carrière nationale et internationale…

Théâtre, radio et télévision, à Paris comme à Rennes, Toulon, Nantes, Angers, Dijon, Bordeaux, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulouse, Tourcoing, Verviers et en Belgique, en Allemagne, au Portugal et en Pologne, Ariel enchaîne un nombre impressionnant de premiers rôles du répertoire: Tosca, Mimi de la Bohème, Thaïs, qu’elle interprétera si souvent de ses débuts à la fin de sa carrière, Marguerite de Faust, Elvire de Don Juan et tant d’autres encore!

Le tourbillon des représentations semble ne jamais vouloir s’arrêter jusqu’à l’arrivée d’un nouvel administrateur (il ne pouvait être Directeur, il aurait pour cela dû être français, le terme d’administrateur fut créé pour lui afin de contourner cette règle de l’Opéra) en 1972, Rolf Liebermann. Celui-ci entreprend de « dissoudre » la troupe officielle et d’auditionner celles ou ceux qu’il acceptera de reprendre sous contrat. Les autres se verront remplacés par des artistes internationaux…

Loin de mettre fin à la carrière d’Ariel, cet évènement la conduit à chanter dans plus de théâtres encore et à enchaîner radios et télévisions partout en France…

Puis vient l’inattendue affiche parisienne : Francis Lopez qui dirige le théâtre du Châtelet, seul directeur de l’histoire de cet établissement à monter des spectacles à succès sans jamais toucher la moindre subvention, engage celle qui à ses yeux incarne la Reine idéale de l’œuvre à venir : Les Trois mousquetaires…

L’affiche à l’effigie d’Ariel est un peu partout dans Paris, les arrangements musicaux, sont réglés en studio autour de sa tessiture… puis l’invraisemblable, février 1974, à quelques jours de la première, un terrible accident la laisse pour morte !

Alors qu’on l’emmène à la Salpêtrière, une certaine Maria Candido reprend le rôle au pied levé : ainsi va le spectacle !

En dépit des certitudes du corps médical quant au peu d’espoir de survie d’Ariel, elle survit… Alors commencent de longues années de convalescence et rééducation…

Hémiplégique, aphasique, gratifiée d’une tumeur cérébrale opportuniste découverte par hasard elle est condamnée par ce même corps médical à ne jamais rechanter tout comme l’Antonia des Contes d’Hoffmann

Pourtant, à force de volonté, le Lion de Dieu finit par vaincre à nouveau le sort. Un Certificat d’Aptitude à l’Enseignement du Chant et de l’Art Lyrique vient telle une récompense et elle est titularisée sur notoriété publique en même temps que Régine Crespin, et devient Titulaire du poste de professeur de Chant à l’Ecole Nationale de Musique de Chalon-sur-Saône, professeur à mi-temps d’Art Lyrique dans cette même école et professeur à mi-temps de Chant à l’Ecole Nationale de Châteauroux, les trois postes en même temps !

Imaginer que cela soit suffisant serait mal la connaitre… Elle chante à nouveau, d’abord comme choriste dans les Chœurs de l’Orchestre National de Paris sous la direction de Daniel Barenboïm, puis donne quelques récitals de Fauré, Duparc et d’autres…

Jamais rassasiée, elle fait partie des membres fondateurs avec Régine Crespin entre autres, de l’Association Française des Professeurs de Chant en 1987…

Agir, créer, exister et aimer !

Le maelstrom de cette vie prend fin, d’un coup d’un seul sans que l’on sache vraiment ce qui est arrivé.

Peu de temps après avoir décidé de prendre sa retraite et quelques jours à peine après s’y être installée, Ariel est retrouvée morte dans sa magnifique maison de bord de mer à Arcachon, face contre terre devant l’immense baie vitrée qui donne sur la mer, le 12 janvier 1994…

Opéras

  • Bizet - Carmen: Frasquita
  • Bizet - Carmen: Micaëla
  • Borodine - Le Prince Igor: ?
  • Bruzdowicz - Les Troyennes: Hélène de Troie
  • Busser - Le Carosse du Saint-Sacrement: ?
  • Damase - Madame de: Madame de...
  • Debussy - L'Enfant prodigue: Lia
  • Debussy - Pelléas et Mélisande: Mélisande
  • G. Charpentier - Louise: Camille
  • G. Charpentier - Louise: Louise
  • Gluck - Orphée et Eurydice: Eurydice
  • Gounod - Faust: Marguerite
  • Gounod - Mireille: Mireille
  • Gounod - Roméo et Juliette: Juliette
  • Honegger - L'Aiglon: Marie-Louise
  • Janáček - Katja Kabanova: Katja
  • Leoncavallo - Paillasse: Nedda
  • Mascagni - Cavalleria rusticana: Santuzza
  • Massenet - Grisélidis: Grisélidis
  • Massenet - Hérodiade: Salomé
  • Massenet - Manon: Manon
  • Massenet - Thaïs: Thaïs
  • Monteverdi - Le Couronnement de Poppée: Poppée
  • Mozart - Cosi fan tutte: Fiordiligi
  • Mozart - Don Juan: Elvire
  • Mozart - La Flûte enchantée: Pamina
  • Mozart - Les Noces de Figaro: La Comtesse
  • Offenbach - Les Contes d'Hoffmann: Antonia
  • Poulenc - La Voix humaine
  • Poulenc - Dialogues des Carmélites: Blanche
  • Poulenc - Dialogues des Carmélites: Madame Lidoine
  • Puccini - La Bohème: Mimi
  • Puccini - La Bohème: Musette
  • Puccini - La Tosca: Floria Tosca
  • Puccini - Madame Butterfly: Butterfly
  • Puccini - Le Triptyque: Gianni Schichi
  • Puccini - Le Triptyque: Il Tabarro
  • Puccini - Le Triptyque: Soeur Angélique
  • Puccini - Turandot: Liù
  • Richard Strauss - Le Chevalier à la rose: La Maréchale
  • Rossini - Otello: Desdémone
  • Skozolay - Les Noces de sang: La fiancée
  • Tchaïkovski - Eugène Onéguine: Tatiana
  • Verdi - Aida: Aida
  • Verdi - La Traviata: Flora
  • Verdi - La Traviata: Violetta
  • Wagner - Lohengrin: Elsa
  • Wagner - Tannhäuser: Elisabeth

Opéras-Bouffes et Opérettes

  • Johann Strauss II - La Chauve Souris: Caroline
  • Johann Strauss II - Le Baron tzigane : Saffi
  • Kálmán - Princesse Czardas: Silva
  • Lecocq - La Fille de madame Angot: Melle. Lange
  • Lehár - La Veuve joyeuse: Marguerite
  • Offenbach - La Vie parisienne: Metella
  • Thiriet - La Locandiera: Mirandoline
  • Et tous les Viennois

Comédies

  • La Femme de 40 ans
  • La Dame aux Camélias
  • Ruy Blas (La Reine)
  • etc...

Télévision

  • Le CLub des Poètes
  • Le Miroir à trois Faces - Thaïs: Taïs
  • Le Miroir à trois Faces - Hérodiade: Salomé
  • Traviata: Flora
  • Nocturnes
  • Presto
  • Récitals Duparc (Mélodies)
  • Rigoletto: Comtesse Ceprano
  • Un bon conseil
  • etc...

Cinéma

  • Il suffit d'aimer
  • Ramuntcho
  • Le Fauteuil hanté (Mme De Bithynie)
  • La belle aventure (Melle De Cambes)

Radio

  • Très nombreuses